DES PISTES ET DES TRACES (II)
2024
Constituée de plus 350 images, cette fresque n’est pas une addition de photographies montées entre elles mais relève plutôt d’une juxtaposition telle qu’on la retrouve dans la théorie du montage de Sergueï Eisenstein : " Le montage est l'art d'exprimer et de signifier par le rapport de deux plans juxtaposés, de telle sorte que cette juxtaposition fasse naître une idée, ou exprime quelque chose qui n'est contenu dans aucun des deux plans pris séparément. L'ensemble est supérieur à la somme de ses parties ".
Ici, c’est l’effet d’échelle qui est à l’œuvre : au fur et à mesure que l’œil s’éloigne de chaque fragment d’image contenu dans la fresque se dessine un paysage, certes fictif, mais commun à toutes et tous.
L’artiste a demandé à des habitants de Labruguière le lieu de la commune ou de ses environs qui leur était affectivement le plus proche.
" Le paysage recomposé d’Élisa Haberer a probablement quelques parentés avec portrait-type d’Arthur Batut. En effet, ce dernier, par superposition photographique de portraits individuels d’un groupe d’une dizaine de personnes, révèle un visage qui est la synthèse de tous ceux qui constituent le portrait-type. À ce visage " idéal ", produit de la fusion photographique de plusieurs portraits, Élisa Haberer substitue en quelque sorte une paysage-type, synthèse sensible et poétique des visions subjectives et singulières des personnes vivant sur le territoire de Labruguière et ses environs ".
Dominique Blanc, directeur de l'Espace photographique Arthur Batut et commissaire de l'exposition.
TRACKS AND TRACES (II)
2024
Comprising more than 350 images, this fresco is not only a collection of photographs assembled together, but rather a juxtaposition in the spirit of Sergei Eisenstein’s montage theory:
"Montage is the art of expressing and signifying through the relationship between two juxtaposed shots, in such a way that this juxtaposition generates an idea or conveys something that is not contained in either shot individually. The whole is greater than the sum of its parts."
Here, it is the effect of scale that comes into play: as the eye moves away from each fragment of the image within the fresco, a landscape emerges fictional, perhaps, but shared by all.
The photographer asked residents of Labruguière to identify the place within the town or its surroundings that held the deepest emotional significance for them.
"Élisa Haberer's reimagined landscape bears a certain resemblance to Arthur Batut’s composite portrait. Indeed, Batut, by superimposing individual portraits of a group of ten or so people, revealed a face that synthesized all those making up the composite. In place of this 'ideal' face produced through the photographic fusion of multiple portraits Élisa Haberer, in a way, substitutes a composite landscape: a sensitive and poetic synthesis of the subjective and singular visions of those living in Labruguière and its surroundings."
Dominique Blanc, Director of the Espace Photographique Arthur Batut and curator of the exhibition